Triplé historique en ski acrobatique
Une c'est bien, deux c'est mieux... trois c'est génial. Mikaël Kingsbury, Philippe Marquis et Marc-Antoine Gagnon ont respectivement décroché l'or, l'argent et le bronze en bosses en parallèle, lundi, aux Championnats du monde de ski acrobatique, à Kreischberg.
Une première dans l'histoire du ski acrobatique canadien. Dans le passé, les bosseurs québécois avaient déjà balayé le podium en Coupe du monde, mais jamais à des mondiaux. Il s'agissait aussi du premier triplé de l'histoire des Championnats en bosses en parallèle. En 1999, les Finlandais avaient monopolisé le podium en simple.
Ironiquement, l'idole de Kingsbury, Janne Lahtela, était monté sur la plus haute marche du podium.
« Vous savez, être sacré champion du monde, c'est bien... Mais ce qui est encore mieux, c'est de partager le podium avec deux de mes meilleurs amis et coéquipiers, a dit Kingsbury. Ça fait longtemps qu'on discute tous les trois de la possibilité de réaliser un triplé. Je pense que c'est arrivé au moment opportun, ici, aux Championnats du monde. À part les Olympiques, il n'y a pas de compétition plus importante. Nous sommes très fiers. Les mots me manquent. »
Premier des qualifications, Kingsbury a donné le ton. Déçu de sa médaille d'argent la veille, le meneur au classement de la Coupe du monde s'est montré impérial sur la piste autrichienne en alignant les descentes sans bavures.
« J'ai senti que la médaille d'or m'a glissé des mains hier. J'avais tellement faim, j'avais la soif de la victoire aujourd'hui, a poursuivi le skieur de Deux-Montagnes. J'aurais été vraiment difficile à arrêter. Je pense que c'est la même chose pour Philippe et Marc-Antoine. Les trois, on était vraiment affamés quand on s'est levés le matin. On s'est levés super tôt et on était prêts pour la course. »
Opposé à Marquis en finale, Kingsbury a respecté son plan de match et n'a jamais été inquiété.
« Je ne voulais vraiment pas faire d'erreur. Les deux derniers Championnats du monde, je me suis rendu en finale, mais je n'ai pas réussi à gagner. Donc, cette fois-ci, je voulais vraiment être sûr de ne pas manquer mon coup, a déclaré le vainqueur, qui compte maintenant six médailles en six courses aux mondiaux. J'essaie de le prendre comme si c'était quelqu'un d'autre, ce n'est pas un ami ou un coéquipier dans la piste. Mais c'est seulement pour la descente. »
Marquis et Gagnon voulaient aussi se reprendre
En demi-finale, Marquis l'avait emporté de justesse, par un point seulement, sur Gagnon. En petite finale, Gagnon s'est imposé sur l'Américain Sho Kashima.
« Je m'attendais à un duel comme ça parce qu'il y a deux ans, je l'avais battu ici même. Je savais qu'il s'en souvenait très bien et je m'en souvenais très bien aussi. Marc était dans le même esprit que moi, on voulait se reprendre les deux. Tout était aligné pour que ça soit un duel de titans », a confié Marquis, 6e dimanche derrière Gagnon.
Gagnon, lui, a su que le bronze lui appartenait avant même de franchir la ligne d'arrivée, puisque Kashima a perdu le contrôle entre les deux sauts et est sorti de sa ligne de course.
« Du coin de l'œil, j'ai vu qu'il a failli me rentrer dedans et j'ai été capable de l'éviter. Je savais que si je me rendais en bas, on allait balayer le podium. J'étais vraiment content. Sur le saut du bas, je n'ai pas fait de saut, j'ai juste levé mon poing dans les airs », a expliqué le Terrebonnien, 4e aux JO de Sotchi.
L'autre Canadien en lice, Simon Pouliot-Cavanagh, a été éliminé dès les huitièmes de finale et a terminé 11e.
Justine Dufour-Lapointe encore sur le podium
Chez les femmes, Justine Dufour-Lapointe a elle aussi décroché une deuxième médaille en deux jours. À l'inverse de Kingsbury, la nouvelle championne du monde en simple a mis la main sur la médaille d'argent.
Après avoir eu le dessus sur sa soeur Chloé en demi-finale, la benjamine du clan Dufour-Lapointe s'est avouée vaincue contre l'Américaine Hannah Kearney, médaillée d'argent dimanche. Une faute de carre entre les deux sauts et ça en était fait de l'or pour la Québécoise.
Chloé, elle, a échoué au pied du podium, au 4e rang, après s'être inclinée face à la Kazakhe Yulia Galysheva,
« Sachant l'enjeu, je me suis dit : "Je vais tout essayer, je vais tout donner pour essayer de gagner ce duel." Je savais qu'il fallait que j'aille vite, que je sois le plus clean possible, a indiqué la championne olympique Justine. Le parcours n'était pas facile, il était très glacé et j'ai fait une erreur. Mais je ne m'en veux pas, je ne regrette rien parce que je le sais que j'ai tout donné et tout essayé. Je suis vraiment satisfaite de mon ski aujourd'hui. »
Quant à Maxime, 4e des qualifications, elle a été sortie dès les huitièmes de finale par sa coéquipière Audrey Robichaud, stoppée au tour suivant. Maxime a fini 8e, tout juste devant Robichaud.
La Britanno-Colombienne Andi Naude n'a pas franchi non plus les huitièmes de finale et elle s'est classée 12e.