Sebastian Vettel a conservé son titre à Interlagos dans des conditions épouvantables. Il a fini 6e la dernière épreuve de la saison, perturbée par la pluie, remportée par Jenson Button.
Mais Vettel l'a conservé de justesse, car il a été relégué au dernier rang après un contact avec Bruno Senna (Williams) au premier tour. Alonso devait monter sur le podium pour avoir une chance de battre Vettel, et il l'a fait en finissant 2e. Et avec Vettel si loin en début d'épreuve, Alonso pensait que le miracle allait se produire.
Mais il n'avait pas toutes les cartes en main, car de la dernière position, Vettel est remonté patiemment au classement, aidé par la pluie, irrégulière, mais néanmoins gênante, par les stratégies et par les arrêts aux puits des concurrents, il a terminé en 6e position. Ce qui a suffi pour lui assurer le titre.
Alonso a eu deux fois l'aide de son coéquipier Felipe Massa, excellent dans son rôle de soutien, au 2e tour pour dépasser Mark Webber (Red Bull) et prendre la 3e place. Puis au 55e tour, quand Massa lui a cédé sa 2e position.
Mais Alonso était trop loin de Jenson Button (McLaren) qui a gagné la course. C'était le 5e podium d'affilée de l'Espagnol, son 7e lors des 8 dernières courses, son 13e en 20 courses.
« Ce n'est pas ici que nous avons perdu le championnat, a réagi Alonso. Même si je termine deuxième, j'ai gagné beaucoup de choses cette saison, notamment l'affection et le respect de beaucoup de gens dans le paddock. Je me sens très bien à la fin de cette saison 2012, de loin la meilleure de ma carrière.
« Grâce au travail parfait de l'équipe, nous nous retrouvons dans cette position de vice-champions du monde. Nous pouvons être fiers, a estimé Alonso, car nous nous sommes battus avec tout notre coeur, de toutes nos forces, pendant tellement de mois. Nous n'avons fait aucune erreur, ni l'équipe, ni moi, et nous pouvons être très fiers. »
Vettel au bout de la pression
Vettel termine cette saison avec 3 points d'avance au classement sur Alonso, et devient le plus jeune triple champion du monde.
« C'est difficile d'imaginer tout ce qui se passe dans ma tête maintenant, même pour moi, a dit Vettel. Pour nous tous dans l'équipe, et pour moi, c'est irréel. Je remporte ce troisième titre ici, dans la ville natale d'une de mes plus grandes idoles, Ayrton Senna, et pas loin de là où il a été enterré.
« À la fin de la course, ma radio ne marchait plus, donc vous ne m'avez pas entendu pleurer, et j'en suis très heureux, a-t-il révélé en riant. C'était une course tellement incroyable. Quand on se retrouve à l'envers des autres voitures à contresens, ce n'est pas agréable. Ma voiture était abîmée. J'ai perdu beaucoup de vitesse, surtout quand la piste a séché. Heureusement, il s'est remis à pleuvoir et je me sentais mieux », a précisé Vettel.
Les deux pilotes McLaren ont animé le début de course, avec une belle bagarre dans les 10 premiers tours. Puis Lewis Hamilton a changé d'adversaire, avec le pilotage courageux de Nico Hülkenberg (Force India) qui a pris la tête au 19e tour.
Mais une erreur de jugement du pilote Force India au 55e tour dans les Esses de Senna, l'a vu heurter Hamilton, forcé à abandonner alors que les deux se battaient pour la tête.
« C'est décevant, et il ne s'est même pas excusé, a réagi Hamilton. C'est ce qui arrive quand on se bat contre des adversaires qui ont moins d'expérience. Je suis sonné, car ce n'est pas comme cela que je voulais quitter l'équipe. »
Button finit comme il a commencé
Pour McLaren, c'est tout de même une belle fin de saison. Après la victoire de Hamilton aux États-Unis, c'est son coéquipier qui a remporté l'ultime épreuve de 2012, sa troisième victoire de la saison, après l'Australie en ouverture et la Belgique.
« Tous les pilotes qui ont pris part à cette course méritent le respect, a réagi Button. C'était complètement dingue ! J'ai passé tellement de temps à parler à la radio avec mon ingénieur pour essayer de comprendre ce qui allait marcher ou non.
« La course a surtout consisté à choisir le meilleur moment pour passer en pneus intermédiaires. Après, le défi a encore changé de nature, et il ne s'agissait plus que de ménager la voiture jusqu'au bout », a analysé le Britannique.
Sebastian Vettel est le troisième pilote de l'histoire de la F1 à remporter trois titres d'affilée, après l'Argentin Juan Manuel Fangio dans les années 1950 et Michael Schumacher dans les années 2000, qui a mis fin dimanche à sa carrière, à 43 ans, avec une septième place au volant de sa Mercedes-Benz.
« Cette course a été un véritable défi, particulièrement après ma crevaison en début de course, mais ce n'est pas dans ma nature d'abandonner, et j'ai pu trouver une solution, a expliqué Schumacher.
« Le titre de Sebastian (Vettel) me rappelle le mien en 2003, lorsque j'ai eu une lutte semblable où j'ai remporté le titre avec un point d'avance. Je suis fier de lui », a-t-il rappelé.
Résultats du Grand Prix du Brésil :
- 1. Jenson Button (GBR/McLaren-Mercedes-Benz) à la moyenne de 174,179 km/h
- 2. Fernando Alonso (ESP/Ferrari)
- 3. Felipe Massa (BRA/Ferrari)
- 4. Mark Webber (AUS/Red Bull-Renault)
- 5. Nico Hülkenberg (GER/Force India-Mercedes-Benz)
- 6. Sebastian Vettel (GER/Red Bull-Renault)
- 7. Michael Schumacher (GER/Mercedes-Benz)
- 8. Jean-Eric Vergne (FRA/Toro Rosso-Ferrari)
- 9. Kamui Kobayashi (JPN/Sauber-Ferrari) à 1 tour
- 10. Kimi Räikkönen (FIN/Lotus-Renault) à 1 tour
- 11. Vitaly Petrov (RUS/Caterham-Renault) à 1 tour
- 12. Charles Pic (FRA/Marussia-Cosworth) à 1 tour
- 13. Daniel Ricciardo (AUS/Toro Rosso-Ferrari) à 1 tour
- 14. Heikki Kovalainen (FIN/Caterham-Renault) à 1 tour
- 15. Nico Rosberg (GER/Mercedes-AMG) à 1 tour
- 16. Timo Glock (GER/Marussia-Cosworth) à 1 tour
- 17. Pedro de la Rosa (ESP/HRT-Cosworth) à 2 tours
- 18. Narain Karthikeyan (IND/HRT-Cosworth) 2 tours
- 19. Paul di Resta (GBR/Force India-Mercedes-Benz) 3 tours
Abandons:
- Sergio Pérez (MEX/Sauber): accrochage, 1er tour
- Bruno Senna (BRA/Williams): accrochage avec Vettel, 1er tour
- Pastor Maldonado (VEN/Williams): tête-à-queue et sortie de piste, 2e tour
- Romain Grosjean (FRA/Lotus): tête-à-queue et sortie de piste, 6e tour
- Lewis Hamilton (GBR/McLaren): accrochage avec Hülkenberg, 55e tour