Faits saillants, les réactions avec Michel Chabot et l'analyse de Martin Leclerc
Il y a eu la présentation des médaillés d'or canadiens, et puis il y a eu un decrescendo. Une chute aussi vertigineuse que celle de Felix Baumgartner.
Dans un des matchs les plus soporifiques de la saison au Centre Bell, les Red Wings de Détroit (27-20-12) l'ont emporté 2-1 en prolongation sur le Canadien (32-21-7), mercredi, à Montréal.
Gustav Nyquist a mis fin à la rencontre, devant un Centre Bell dégarni, avec son 15e filet de la saison, son 10e à ses 12 derniers matchs, pour permettre aux Wings d'interrompre à trois la séquence de victoires du Tricolore.
« On s'est permis de rester dans le match, a rappelé Michel Therrien. Mais on a pu voir que la cohésion et l'exécution n'étaient pas là, ça jouait serré des deux côtés. C'est quand même un point. »
Pendant 59 minutes, tout indiquait que le Canadien allait revenir bredouille de la pause olympique. Contre le système de jeu hermétique des Red Wings, qui contrôlaient souvent la rondelle à perfection, les Montréalais étaient incapables de menacer le moindrement le filet adverse. C'est dans ce contexte que de plus en plus de bancs rouges vides sont apparus dans les gradins.
Mais avec 29 secondes à écouler à la troisième période, avec Peter Budaj au banc à la faveur d'un sixième patineur, Brian Gionta a reçu une rondelle sur la lame de son bâton dans l'enclave, et a battu Jimmy Howard du revers. La foule - ou ce qui en restait - pouvait enfin manifester, une première depuis la présentation de Marie-Philip Poulin, Carey Price et autres héros canadiens du hockey.
« Ce n'était pas deux très bonnes périodes, ce n'était pas ce qu'on voulait, a admis Gionta, auteur de six tirs au but. Mais on a été capables de revenir en troisième, d'obtenir des chances et de créer de la pression. »
Comme au camp
Avant ce but, c'était assez tranquille dans le milieu de travail de Howard. Le gardien des Red Wings n'avait reçu que 9 tirs après 40 minutes, et a fini sa soirée avec 19 arrêts.
« C'est normal, a rappelé l'entraîneur-chef Therrien. On ne veut pas que ça arrive, on travaille là-dessus, mais des entraînements, ce n'est pas comme des matchs, ça prend un certain temps. Plus on va jouer, plus la cohésion va revenir. »
En écoutant cette déclaration les yeux fermés, on pourrait presque se croire à l'issue d'un match préparatoire. Après deux semaines et demie d'inactivité dans la LNH, période au cours de laquelle certains joueurs patinaient avec leur équipe nationale, pendant que d'autres profitaient de vacances, la chimie s'est visiblement perdue.
Todd Bertuzzi a inscrit l'autre filet des vainqueurs, en première période, grâce au bon travail de Johan Franzen derrière le filet.
Galchenyuk de retour
Le Canadien a salué le retour au jeu des attaquants Alex Galchenyuk (main) et Travis Moen (bas du corps), qui ont raté respectivement 15 et 3 matchs avant la pause olympique.
Galchenyuk a conclu sa soirée de travail avec 15 min 15 s de temps d'utilisation. Il a tiré deux fois au filet.
« Je me sentais correct. Le plus difficile était de retrouver le synchronisme et le coup de patin », a-t-il relevé.
En son absence, Lars Eller est tombé dans une profonde léthargie, avec un seul point en 15 matchs. Il faudra voir si Eller devra se sortir de son marasme sans l'aide du jeune prodige. En troisième période, Galchenyuk a été promu dans le trio de Tomas Plekanec et Brian Gionta, à la place de Daniel Brière.
Eller a finalement joué 12:22 au cours de la rencontre. Seuls les trois attaquants du quatrième trio, soit Ryah White, Travis Moen et Dale Weiss, ont moins vu la patinoire que lui.
À noter
- Chez les Red Wings, Franzen (commotion) était également de retour, après avoir raté 22 des 23 matchs avant Sotchi. Il a amassé deux aides.