Smith fait le travail
Troy Smith n'a pas affiché l'aplomb d'un vétéran à son premier départ, mais il a compris une information cruciale : SJ Green est le meilleur receveur actif des Alouettes.
Smith, quatrième quart à amorcer un match pour les Montréalais cette saison, a lancé deux passes payantes à Green dès le 1er quart et les Alouettes (7-9) ont éclipsé les Tiger-Cats de Hamilton (8-8) par la marque de 36-5, dimanche, au stade Percival-Molson.
« Comme on dit, il ne faut pas se lasser. Si le receveur qui est ma première option est libre, je dois continuer de lui lancer le ballon. C'est pour ça que j'ai visé SJ souvent », explique Smith.
« En début de match, j'étais nerveux, admet-il toutefois. Je suis mon plus sévère critique, je m'accorde un C+ fort. »
Effectivement, Smith a manqué de constance, surtout en début de match. Ses trois premières passes, imprécises et incomplètes, laissaient transparaître la nervosité d'un premier départ dans le circuit canadien.
Puis, un court relais que Bo Bowling, fraîchement sorti de sa retraite, a transformé en premier jeu a semblé donner au numéro 3 un souffle de confiance. « Cette première passe complétée a été très importante pour moi. Des fois, c'est tout ce dont tu as besoin pour prendre ton erre d'aller. »
Dès le jeu suivant, il a décoché une bombe à SJ Green pour un touché de 64 verges. Les deux hommes ont renoué sur la séquence suivante. Une passe de deux verges qui portait la marque à 14-0. Au final, Green a enregistré des gains de 86 verges sur 5 réceptions. Il conclu une troisìeme saison avec au moins 1000 verges de gains.
Le facilitateur
« Il m'a rejoint à quelques reprises. Il a bien fait pour étirer les jeux avec ses jambes », remarque Green au sujet de Smith.
Le quart de 29 ans a fait montre de ses grandes qualités athlétiques. Il a plus d'une fois évité la pression en courant pour laisser le temps à ses receveurs de se démarquer. Son rendement a été suffisamment satisfaisant pour lui assurer d'amorcer le prochain match, samedi, à Hamilton, aux dires de l'entraîneur.
Toutes ses cibles potentielles ont eu leur part du gâteau, à l'exception de Brandon London, qui traverse une saison difficile et qui a été laissé de côté au profit de Bo Bowling.
« On appelle ça être un facilitateur, analyse Smith. Un bon quart s'assurera que tous ses receveurs termineront la rencontre avec au moins un attrapé. »
Sa troisième et dernière passe de touché, Smith l'a lancée à Arland Bruce au deuxième quart. À la mi-temps, Smith a retraité au vestiaire avec des gains de 207 verges par la voie des airs avant de ralentir le rythme en deuxième demie pour conclure avec 247 verges de gains (17 en 35).
Ça roule pour Bowling
Bowling, à son premier match de la saison, a été imaginatif sur ses retours de botté de dégagement, trouvant à plus d'une reprise des lignes de courses dénuées de Tiger-Cats. Il s'est notamment permis un retour de 58 verges en fin de deuxième quart pour préparer le terrain pour un des deux placements de Sean Whyte. En 5 retours, il a cumulé 118 verges.
« Ça fait du bien d'être de retour, a lancé le numéro 0. C'était mon premier match et ça a paru un peu, mais j'ai retourné des bottés toute ma vie, c'est ma deuxième nature. Et j'étais affamé. »
Tout comme Smith, Tyrell Sutton en était à son premier départ. Le porteur de ballon a réussi quelques bonnes courses, dont une, toute en puissance, de 19 verges pour le troisième touché des Alouettes. Il a conclu le match avec 84 verges de gain en 13 courses pour une moyenne de 6,5 verges par tentative.
« Il n'est pas aussi gros que Jerome Messam, mais il est très puissant, fait remarquer l'entraîneur et directeur général Jim Popp. Il est un savant mélange des qualités de Messam et de celles de Brandon Whitaker. »
Des qualités qui lui garantissent d'être en poste la semaine prochaine, tout comme Bowling, qui sera encore le retourneur désigné.
Burris étouffé
S'il y a une constante dans le jeu des Alouettes cette saison, c'est l'efficacité de la brigade défensive. Encore une fois brillante, elle a limité les Tiger-Cats à 4 premiers jeux et un maigre placement en première demie, pendant que l'attaque inscrivait 31 points au tableau.
« Nous avons fait preuve de constance en ce qui a trait à jouer de bons matchs, mais pas quand vient le temps d'assurer des victoires. C'est facile, une fois en avance, de commencer à rater des jeux. Je crois que c'est la première fois de la saison que nous avons continué à jouer aussi efficacement malgré notre avance », se réjouit Jerald Brown.
Henry Burris, meilleur passeur du circuit Cohon cette saison, n'avait réussi que 11 de ses 26 tentatives de passe pour 106 verges de gain quand il a cédé sa place à Dan Lefevour au troisième quart. Les Alouettes n'ont pas été plus tendres envers le remplaçant. Ils ont ajouté trois sacs aux deux enregistrés aux dépens de Burris.
« La défense a été spectaculaire. Elle n'a accordé aucun touché, c'est tout simplement brillant, lance Jim Popp. Nous avons bien joué dans les trois phases du jeu face à une très bonne équipe. »
Les Alouettes devront répéter cette formule la fin de semaine prochaine face aux mêmes Tiger-Cats, à Guelph, pour maintenir vivants leurs espoirs de disputer un match éliminatoire à domicile.
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