Les joueurs de la MLS ont courbé l'échine trop vite en acceptant les termes d'une nouvelle convention collective de 5 ans.
À Montréal, c'est la perception d'un groupe de joueurs convaincus que leur Association n'a pas poussé la négociation assez loin.
Les joueurs de l'Impact, comme ceux de six autres équipes de la MLS, ont refusé d'endosser l'entente de principe qui leur a été soumise mercredi.
« J'ai eu le temps d'analyser les chiffres, affirme le défenseur Wandrille Lefèvre, qui terminera bientôt ses études en administration. Est-ce qu'ils font du sens? Ça dépend toujours de ton côté de la médaille. Si je suis propriétaire, je suis content. Si je suis joueur, je ne suis peut-être pas content. »
Entrevue avec Wandrille Lefèvre
Le défenseur de 26 ans de l'Impact n'a aucun doute dans son esprit. Cette entente n'est pas à la hauteur des attentes des joueurs.
« C'est évident qu'on n'a pas eu ce qu'on voulait, déclare Lefèvre. C'est toujours une question de savoir si tu as peur, si tu fais la grève, est-ce que tu peux avoir mieux? C'est un défi. Moi je pense qu'on aurait pu avoir mieux. »
Pas un vote de grève
Wandrille Lefèvre faisait équipe avec Patrice Bernier et Evan Bush comme représentants des joueurs de l'Impact auprès du comité de négociations des joueurs de la ligue.
« Nous n'avons pas voté pour la grève, précise Evan Bush. Nous pensions que nous pouvions étirer la négociation pendant encore quelques jours.
Les joueurs de l'Impact étaient d'ailleurs les seuls à ne pas être représentés à ce dernier blitz de négociations cette semaine à Washington.
« Nous étions retenus à Montréal par notre match de Ligue des champions, affirme le gardien de l'Impact. Ça nous a empêchés de bien sentir le pouls des échanges entre les propriétaires et les joueurs. Je crois qu'il s'agissait d'un désavantage. Il y a toujours du mécontentement lorsqu'il faut faire un compromis. Notre tâche était de transmettre au comité, à partir strictement de ce que nous lisions dans la proposition, les impressions de nos coéquipiers. Mais c'est la majorité qui l'emporte et nous avons hâte de commencer la saison samedi. »
Un tremplin
Evan Bush soutient que la MLS et ses joueurs doivent travailler de concert afin de s'imposer comme l'une des meilleures ligues de sport professionnel en Amérique du Nord.
« Cette entente est un tremplin, admet Bush. Cette ligue n'a que 20 ans. C'est injuste de la comparer aux circuits majeurs de baseball, de football, de basketball ou de hockey. Dans un monde idéal, certains joueurs auraient aimé obtenir leur autonomie complète, mais ce n'était pas envisageable à ce moment. Il faut que les joueurs et la ligue se bâtissent un avenir prospère. On renégociera dans cinq ans. »
Patrice Bernier ne semblait pas très impressionné par les concessions faites par la MLS.
Entrevue avec Patrice Bernier
« Ce que je retiens de plus positif, dit-il, c'est qu'on a créé un système qui permet à certains joueurs d'être libres et de faire un choix. C'est déjà bien, mais c'est à retravailler. »
Le vétéran joueur québécois a souligné les clauses, encore très restrictives, qui empêchent un joueur de se prévaloir de son autonomie.
« Il faut avoir 28 ans et c'est aussi lié au nombre d'années de services. Oui, 28 ans c'est le meilleur moment pour un joueur pour signer un contrat, mais il doit aussi avoir joué pendant 8 ans la ligue. Les deux clauses sont combinées », a dit Bernier sur un ton qui trahissait sa déception.
Selon Wandrille Lefèvre, les joueurs ont perdu sur tous les fronts majeurs.
« Il y avait trois points majeurs : l'autonomie, les budgets des équipes et l'évolution du salaire minimum, dit-il. De notre point de vue ici, nous ne sommes satisfaits sur aucun de ces points. On a raté une coche. Peut-être que nous serons plus unis et mieux préparés la prochaine fois. Meilleure chance dans 5 ans! »
Lefèvre se console au moins à l'idée que les amateurs de soccer de Montréal n'auront pas à vivre un conflit de travail.
« Nous sommes heureux de leur faire plaisir même si nous n'avons pas trouvé notre compte. Nos partisans ne seront pas privés de ce match de demi-finale de la Ligue des champions. Et je suis content que notre vestiaire soit soudé. Nous avons été solidaires. À l'approche d'une saison, c'est bon pour nous. »
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Les joueurs de l'Impact n'auraient pas signé une telle entente
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