BOSTON - À entendre les joueurs du Canadien, vendredi après-midi, c'était à se demander si ce n'était pas les Bruins qui mènent la série de deuxième tour 1-0.
C'était, on le devine, un sentiment normal, au lendemain d'une victoire acquise malgré un déficit de 33-51 aux tirs au but, et malgré deux avances perdues en troisième période.
Malgré cette performance tout juste bonne pour la note de passage, les joueurs du CH ont eu droit à un congé d'entraînement vendredi, à l'exception des réservistes. Et quelques joueurs étaient donc disponibles pour rencontrer les membres des médias dans un hôtel du centre-ville.
Parmi eux, David Desharnais et Thomas Vanek, les deux tiers d'un trio drôlement invisible jeudi. Vanek a même été rétrogradé dans le quatrième pour quelques présences en deuxième et en troisième périodes.
« Quand les choses ne fonctionnent pas, tu changes les trios, donc il y a un message, c'est clair, a estimé l'Autrichien. Je dois être meilleur individuellement et le trio doit être meilleur. »
« Ce n'est pas un message envers lui, c'est un message envers le trio au complet, a ajouté Desharnais. Parfois, on se frustre pour rien, mais ce sont les séries, c'est dur et on doit continuer à travailler. »
Confrontation difficile
Avec un duo de défenseurs géants comme Zdeno Chara et Dougie Hamilton, les Bruins sont bien équipés pour contrer le petit Desharnais.
« Chara, Hamilton... On joue contre Patrice Bergeron aussi, rappelle le numéro 51. Il ne faut juste pas être frustré. Ce sont les séries, tout le monde doit contribuer à l'attaque. »
Finaliste au trophée Selke cette saison et la saison dernière, gagnant il y a deux ans, Bergeron a rempli à merveille sa mission de contrer le premier trio du Canadien. Et il a commencé son travail dans le cercle des mises au jeu en remportant 7 des 11 confrontations contre Desharnais.
Au final, Desharnais, Pacioretty et Vanek ont été limités à quatre tirs au but, soit sept de moins que le trio de Rene Bourque, Lars Eller et Brian Gionta. Eller, doit-on ajouter, a pris une seule - une! - de ses 26 mises au jeu en territoire offensif, contre 17 dans son territoire.
Dans le cas de Vanek, auteur de seulement quatre tirs au but à ses quatre derniers matchs, et blanchi par surcroît jeudi, la tendance devient inquiétante.
« Premièrement, on est très contents de l'avoir dans notre équipe, a d'abord répondu l'entraîneur-chef du Canadien, Michel Therrien. Deuxièmement, et lui aussi en est conscient, il doit élever son jeu. On s'attend tous à ce qu'il le fasse. »
L'autre confrontation
Évidemment, Therrien peut difficilement choisir les confrontations de trios qu'il souhaite voir puisque le CH est à l'étranger. Mais on a vu relativement souvent l'unité de Tomas Plekanec contre celle de David Krejci, Milan Lucic et Jarome Iginla.
Aux côtés de Plekanec, il y a certes Brandon Prust, un vétéran habitué aux missions défensives, mais il y a aussi Brendan Gallagher, qu'on a moins souvent vu dans de tels rôles au cours de sa courte carrière de deux saisons dans la LNH.
« C'est un défi, car c'est un excellent trio, a reconnu Gallagher. C'est ce que tu veux, tu veux que l'entraîneur t'accorde cette confiance. Tu ne veux pas le laisser tomber. »
Au bout du compte, ce trio s'est retrouvé sur la patinoire pour un seul but des Bruins, mais un but crucial : celui de Johnny Boychuk, inscrit avec 1 min 58 s à écouler à la troisième période, qui forçait la tenue de la prolongation.
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