Il est encore tôt pour parler de fiasco, mais disons que le séjour de Douglas Murray à Montréal a bien mal commencé. Et le défenseur en est le premier conscient.
C'est ce qu'il a mentionné, vendredi, à la sortie de son premier entraînement complet avec ses coéquipiers, à Brossard.
C'est que, sans même avoir disputé un match, le colosse suédois a déjà subi deux blessures : une au bas du corps en début de camp, et une au haut du corps, deux jours avant le premier match de la saison.
« J'étais un peu honteux (I was a little embarrassed), a mentionné Murray. Ç'aurait été différent si la situation s'était produite à San José, où j'ai joué huit ans, parfois en dépit de blessures. Mais ce n'est pas agréable, comme première impression, d'être toujours blessé. »
Ça soulève cette question : est-il arrivé en pleine forme au camp préparatoire? Sur ce point, Michel Therrien a relativement défendu son joueur de 109 kg (240 lb), embauché comme joueur autonome en août.
« Top shape, peut-être pas, mais il était quand même en bonne condition », a estimé l'entraîneur-chef.
Dans combien de temps?
À l'entraînement, Murray portait un chandail rouge, comme le reste du groupe, signe qu'il peut accepter les contacts. Il souhaitait même revenir dès samedi pour affronter ses anciens coéquipiers des Sharks. Il reconnaît toutefois qu'il lui faudra quelques séances de plus pour retrouver la fameuse forme de match.
« Tu dois retrouver ton rythme, sur les 2 contre 1, les 3 contre 2, rappelle-t-il. Plus tu joues, plus le jeu ralentit. »
Reste maintenant à savoir comment Therrien l'intégrera dans sa formation. Le fera-t-il jouer au détriment d'une de ses recrues qui occupe le rôle de sixième arrière?
« On prendra les décisions en temps et lieu », a sèchement répondu le pilote du Canadien.
Subban s'exprime
Une question anodine a déclenché une envolée lyrique mémorable de P.K. Subban. On demandait au jeune défenseur de revenir sur la mise en échec que lui a servie Corey Perry, un adversaire qu'il a connu en tant que coéquipier lors du camp estival d'Équipe Canada.
« On ne se chicane jamais, je le connais bien! »
Un collègue a ensuite demandé à Subban son opinion sur la récente vague de suspensions dans la LNH. Cette semaine seulement, trois patineurs ont été pris en défaut, pour un total de 12 matchs de suspension. C'est sans compter le verdict à venir pour le matamore des Sabres de Buffalo John Scott, pour son coup de coude à l'endroit de Loui Eriksson.
« La ligue doit sévir, mais je crois que les victimes des coups sont aussi responsables. Tu dois être prudent. Si tu habites un ghetto, tu dois être conscient de ton environnement, car tu sais que ça peut être dangereux. Sur la glace, de mauvaises choses peuvent arriver. Tu dois savoir où tu te situes par rapport aux autres.
« Certains soirs, les adversaires essaient de me tuer, je dois savoir où sont les joueurs sinon je vais me faire arracher la tête! Le hockey est un sport de contact, donc tu dois savoir où sont les adversaires. Ça fait partie du travail des joueurs de finir leurs mises en échec. Oui, il y a la notion de respect, mais si les joueurs sont conscients où sont les autres, ils ne se placent pas en situation dangereuse. »
Subban, lui, tente souvent de percutantes mises en échec sur des attaquants qui s'amènent à la ligne bleue du Tricolore, en entrée de zone. Plus les matchs passent, plus il semble que les rivaux le voient venir. On les voit souvent ralentir au dernier instant pour éviter l'impact.
Quoi qu'il en soit, le numéro 76 assure qu'il fait toujours son travail dans les règles.
« En tant que défenseur qui aime être robuste, je sais que tu as l'option de frapper le joueur à la tête ou au corps. Je crois avoir eu une seule punition cette saison pour coup de coude, et je ne suis pas sûr que je la méritais. Peu importe. J'ai vu des mises en échec où c'était clair que le joueur frappait pour blesser l'autre, pas pour le séparer de la rondelle ou pour changer l'allure du match. C'est ce genre de coup qu'on ne veut plus voir. Mais je crois que ça s'améliore. »
Subban a vite mis fin à son monologue de trois minutes.
« Bon, j'en ai dit assez aujourd'hui! »
À noter
- George Parros s'est exercé avec l'équipe pour une deuxième journée de suite, mais était le seul à porter un chandail bleu marin. Il ne semble donc pas avoir reçu le feu vert pour encaisser des mises en échec.
- L'attaquant Ryan White et le défenseur Andrei Markov ont bénéficié d'un congé thérapeutique. Markov a passé plus de 27 minutes sur la patinoire jeudi, un sommet pour le CH.
- Therrien a confirmé que Carey Price affrontera les Sharks samedi. Il s'agira de son septième départ de suite.
Trios à l'entraînement :
Attaquants
Galchenyuk-Eller-Gallagher
Bournival-Plekanec-Gionta
Moen-Desharnais-Bourque
Parros-Holland-Blunden
Défenseurs
Gorges-Diaz
Murray-Subban
Beaulieu-Bouillon
Pateryn
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