Les objectifs étant atteints et les entrevues accordées, Katherine Surin peut maintenant savourer son expérience aux Jeux du Canada. Et courir la finale du 400 m féminin, qui aura lieu jeudi, moins stressée.
Tenter de faire sa marque en athlétisme en étant la fille d'un ancien sprinter peut représenter un lourd héritage à porter. Mais pas pour Katherine Surin, fille de Bruny.
« Je suis habituée au regard des autres, de voir du coin de l'œil qu'on chuchote que je suis la fille de Bruny Surin, mentionne-t-elle. Ça ne me dérange pas du tout. »
L'élancée jeune fille et son illustre père, médaillé d'or olympique au 4 x 100 m canadien en 1996, ne sont pas passés inaperçus, lundi, à l'occasion de la première journée des épreuves de piste et de pelouse des Jeux de Sherbrooke.
Katherine était jusqu'à il y a quelques années une joueuse de tennis qui faisait sa marque au Québec et au Canada, comme sa soeur aînée Kimberley. Mais c'était une question de temps avant qu'elle ne bifurque vers l'athlétisme.
« Depuis que je suis toute petite que je voulais faire de l'athlétisme, dit-elle. À cinq ans, je courais toujours tout partout. Je savais que mon père était un coureur, mais c'est très vague dans mes souvenirs. »
« C'est après m'être blessée à une épaule, il y a deux ans, que j'ai décidé de changer de sport. J'étais aussi un peu tannée du tennis », ajoute-t-elle.
Et la voilà déjà aux Jeux du Canada en tant que plus jeune participante au 400 m féminin. À l'âge de 18 ans, elle pourrait participer de nouveau aux Jeux en 2017.
« Je ne savais même pas que ça existait les Jeux du Canada. C'est mon entraîneur qui m'en a parlé. »
Katherine participe donc aux Jeux 28 ans après son père. Bruny Surin avait pris le 4e rang de l'épreuve du triple saut aux Jeux de 1985 à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick.
Papa très nerveux
Lundi, le paternel tenait difficilement en place dans les gradins du Stade de l'Université de Sherbrooke.
« Je n'étais pas nerveux jusqu'à ce que j'aille voir Katherine s'échauffer, a raconté Bruny. Mon dieu, je ne l'avais jamais vue nerveuse de la sorte. Elle m'a transmis sa nervosité. »
« Pendant sa course, j'avais un chrono et je voulais prendre son temps intermédiaire au 200 m. J'ai complètement oublié parce que j'avais les yeux rivés sur elle en piste », relatait-il en riant de bon coeur.
Avouant avoir été rongée par la nervosité, Katherine était rayonnante après avoir obtenu sa qualification pour la finale grâce à un chrono de 55 s 82/100.
« C'étaient mes deux objectifs: réaliser un temps sous les 56 s et accéder à la finale. Je suis très contente. Je vais être plus détendue jeudi, ainsi que pour le relais 4 x 400 m. »
« C'était très émouvant de la voir en piste. C'est venu me chercher », a continué Bruny, qui a pris un bon bain de foule. J'étais très nerveux parce que nous voulons toujours que nos enfants atteignent leurs objectifs. »
Surin a dit qu'il ne se mêle que très rarement de la nouvelle passion de sa fille. Il laisse son entraîneur Nicolas Harel, du Club Corsaire-Chaparal, s'en occuper. S'il a un message à passer, il va le livrer à Harel.
« Je joue un rôle de soutien, a-t-il souligné. L'important, c'est qu'elle fasse ce qu'elle aime. Nous la soutenons à 100% là-dedans. »
Katherine, qui est de la même grandeur que son père à 1,78 m (5 pieds et 10 pouces), préférait les épreuves de sprint initialement. Elle s'est montrée réticente à l'idée d'essayer le 400 m.
« Au début, elle ne voulait rien savoir, raconte Bruny. Elle me disait : tu ne sais pas c'est quoi, tu n'as jamais fait de 400 m. Je lui répondais : c'est vrai, mais je pense que tu serais pas mal bonne avec la longueur de jambes que tu as. »
Son entraîneur ne lui a pas donné le choix, en l'inscrivant à son insu à une épreuve de 400 m. Elle y a pris goût, même si elle trouve actuellement la distance exténuante. Elle évoque maintenant la possibilité de courir le 400 m haies, à compter de l'an prochain.
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