PRINCE GEORGE - Jules Burnotte ne passe pas inaperçu aux Jeux du Canada. Il dépasse tout le monde d'une tête et sur cette tête trône une abondante chevelure bouclée. Mais surtout, à son cou pendent déjà deux médailles... à moins qu'il ne les ait égarées.
« Je dois vous dire que j'ai failli perdre ma dernière médaille, s'excuse presque le charismatique biathlonien de Sherbrooke.
« Elle était dans les valises de mon ami. Je l'ai cherchée pendant deux jours. On l'a retrouvée ce matin, tout va bien. » Les joies des chambres à quatre aux Jeux du Canada!
Sa médaille d'argent au 15 km individuel sécurisée, Jules en a ajouté une de bronze au sprint 10 km sprint, mardi. À son grand bonheur.
« Je suis content, vraiment content. L'objectif c'était de faire des médailles ici. D'en faire deux, c'est vraiment le fun », lance Burnotte, pour une rare fois à court de mots.
Entre trois mondes
S'il doit grimper une fois de plus sur le podium de Prince George, ce sera au 12,5 km poursuite, mercredi. Jules ne participera pas au relais 3 x 7,5 km vendredi parce que, dès mercredi, il fera ses valises, direction la Colombie.
C'est qu'en plus de faire partie de l'élite nationale du biathlon, le gaillard de 1 m 94 (6 pi 4 po) est membre de l'équipe canadienne de cross-country. Il participera d'ailleurs aux Championnats du monde juniors en Chine au mois de mars.
« Je suis chanceux, ce sont deux sports cardio. Quand je m'entraîne pour l'un, je m'entraîne pour l'autre », explique-t-il, modeste.
Dans les quelques cases libres de son agenda, l'athlète de 18 ans coince des études dans l'exigeant DEC en Sciences, lettres et arts au Cégep de Sherbrooke. Des plans pour mal dormir la veille d'une épreuve en culpabilisant de ne pas avoir fait ses devoirs apportés à Prince George.
« C'est chargé, très chargé, convient-il. J'ai étalé mon Cégep sur trois ans comme le font plusieurs athlètes. Il faut être discipliné, faire ses choses au bon moment. »
« Énorme potentiel »
Si Jules demeure humble sur les capacités exceptionnelles requises pour conjuguer la pratique de deux sports de haut niveau et les études, il s'attire les éloges de son entourage... même d'un ancien athlète olympique!
« De ce que j'ai vu à date, il a certainement du travail à faire au tir et aussi au niveau de sa technique de ski, mais il a un énorme potentiel », s'enthousiasme Jean-Philippe Le Guellec, qui agit à titre d'assistant-entraîneur de la formation québécoise pour les Jeux.
On dit Burnotte capable d'atteindre le circuit de la Coupe du monde d'ici quelques années, mais cet ancien moniteur de camps de jour refuse de s'emballer et affiche une lucidité étonnante.
« Est-ce que c'est vraiment une carrière que j'aimerais, le biathlon? Lâcher tout ce qu'il y a autour et passer ma vie à voyager? On voit les athlètes de Coupe du monde comme des héros, mais c'est une vie rough sur le mental et sur le corps. »
« Tu sors de là, t'as pas grand-chose. Il faut que tu continues à étudier. Tu trippes pendant 10 ans, mais après ça? »
Burnotte pourrait trouver réponse à ses questionnements légitimes auprès de Jean-Philippe Le Guellec, nouvellement retraité et lui-même en quête d'une après-carrière précise. Pour l'instant, le sympathique biathlète assimile avidement les conseils de Le Guellec, savoure l'expérience des Jeux du Canada et accumule les succès.
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Burnotte, celui qui peut se permettre d'égarer une médaille
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