Brandon Prust a été encerclé par les journalistes pendant de longues minutes après la séance d'entraînement, jeudi.
Son plaidoyer pour le métier d'homme fort, sur un site Internet donnant la parole aux athlètes, www.theplayerstribune.com/why-we-fight/ a suscité nombre de questions, mais le principal intéressé ne s'attendait pas à être la source d'autant d'intérêt.
« Je ne voulais pas affirmer quoi que ce soit. Avoir su que ça deviendrait une grosse histoire, j'aurais peut-être attendu à la fin de la saison avant de m'exprimer. Mais tout le monde connaît ma position, ça ne devrait surprendre personne. »
Selon Prust, la Ligue nationale a besoin des bagarreurs pour que le hockey demeure sécuritaire. Ainsi, dit-il dans ce texte, certains joueurs se sentiraient plus libres de s'attaquer aux étoiles du circuit s'il n'avaient pas à répondre de leurs gestes. L'argument n'est pas nouveau, mais le numéro 8 du Canadien y croit mordicus.
« Les gens qui connaissent notre sport savent que les combats sont importants au hockey et qu'ils doivent encore en faire partie. »
L'athlète de 30 ans est toutefois conscient que les mentalités changent. Les bagarreurs purs sont de moins en moins nombreux dans la Ligue nationale. Les hommes forts doivent aussi savoir jouer au hockey.
« Il y a moins de gros joueurs parce que le jeu devient trop rapide. Je pense beaucoup plus au hockey qu'à mes débuts. Quand j'ai commencé, je me concentrais davantage sur les bagarres. Maintenant ça change et c'est pour le mieux, » confie-t-il.
L'homme ne s'en cache cependant pas, il aime se battre.
« Je regarde les combats de l'UFC et je me dis que ces gars-là sont beaucoup plus fous que moi, même si je fais le même genre de travail. C'est un boulot que j'ai choisi et je n'envisage pas de changer de style. C'est dur sur les nerfs, ça fait monter l'adrénaline et c'est intense, lance-t-il sourire en coin. Mais j'aime le faire, j'aime le faire pour mon équipe. »
N'empêche, quand un adversaire entre en collision avec Carey Price, comme ce fut le cas avec Patrick Kaleta des Sabres, mardi, sa tâche devient délicate.
« Kaleta a été puni alors je ne voulais pas m'attaquer à lui et écoper d'une punition à mon tour pour nuire à mon équipe. C'est pour cette raison que les combats ont leur place, parce que les arbitres et la ligue sont parfois passifs.
On voit souvent Prust se chamailler avec P.K. Subban et Alex Galchenyuk à la fin des entraînements. Aime-t-il leur enseigner les rudiments du combat sur glace?
« Dans leur cas c'est une perte de temps. Ce sont eux qui viennent me chercher, pas moi. Mais comme je le disais dans le texte, c'est toujours bon, c'est comme ça que j'ai appris. Alors qu'ils viennent, je vais rapidement leur donner une leçon! »
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