La FIFA a décidé au Brésil de soumettre tous les joueurs des 32 équipes à des contrôles inopinés à l'entraînement, jusqu'au début de la compétition.
C'est arrivé à l'Argentine mardi quand six médecins mandatés par la FIFA se sont rendus au camp d'entraînement de l'équipe, situé à quelques kilomètres au sud de Buenos Aires, pour effectuer un contrôle.
« Nous pouvons contrôler n'importe qui, n'importe quand, n'importe où, et autant de fois que nous voulons », a prévenu Jiri Dvorak, médecin en chef de la FIFA.
La FIFA mise sur le passeport biologique et le brandit comme un épouvantail. Pour la majorité des joueurs, la Fédération disposera des données tirées de deux contrôles pour démarrer les profils, mais elle en aura trois ou quatre pour certains joueurs.
Neymar, Gianluigi Buffon et Andrés Iniesta s'étaient déjà soumis à l'exercice en 2013 à la Coupe des confédérations.
« Les équipes nous accueillent bien jusqu'à présent. Elles comprennent ce que nous faisons et voient cela comme faisant partie de leur vie professionnelle », a souligné M. Dvorak.
Pour le moment, aucun résultat n'est positif.
« Ni lors de la Coupe des confédérations ni dans les premiers résultats. Les paramètres hématologiques sont normaux », a expliqué le scientifique.
Au Mondial de 2002, la FIFA avait déjà procédé à des contrôles sanguins sans déceler d'anomalie.
Du Brésil à la Suisse
Le passeport biologique va plus loin que les simples contrôles. Il consiste à suivre dans le temps les différents paramètres, tels l'hémoglobine ou le taux de jeunes globules rouges, afin d'observer toute variation suspecte.
La FIFA joue un peu les pionnières dans le fait que son passeport comporte deux volets :
- un passeport sanguin, déjà bien rôdé dans le cyclisme et l'athlétisme, pour mettre en évidence la prise d'EPO, les transfusions sanguines et autres méthodes qui décuplent l'endurance;
- un passeport stéroïdien encore balbutiant, axé sur la mesure des stéroïdes anabolisants et androgènes excrétés dans les urines.
Si le principe d'un tel suivi n'a rien d'extraordinaire en médecine, sa mise en place dans le monde sportif s'avère complexe.
La logistique est d'autant plus ardue que la FIFA ne peut pas compter sur un laboratoire antidopage au Brésil, car celui de Rio s'est vu retirer son accréditation par l'Agence mondiale antidopage (AMA) en 2013 après avoir été pris en défaut.
La Fédération a donc choisi d'envoyer par transport express tous les échantillons au laboratoire de Lausanne.
C'est un surcoût de 250 000 $ dans un budget antidopage qui frôle le million de dollars.
L'urine ne pose pas tant de problème que le sang, qui se dégrade facilement et doit être analysé dans les 36 heures suivant le prélèvement selon les standards de l'AMA.
« Par quelques matchs (notamment ceux en Amazonie), ce sera difficile, admet Jiri Dvorak. Mais la majorité des échantillons parviendront au laboratoire en 24 ou 48 heures. Le laboratoire fonctionnera 7 jours sur 7, 24 h sur 24 avec le personnel adéquat. Pour les matchs critiques, nous ferons très attention à ce que tout fonctionne. »
La FIFA a prévu des contrôleurs numériques de température dans les boîtes de transport, qui assure un système de réfrigération automatique et atteste de la température pendant l'expédition.
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