Patinage | Longue piste - Une douloureuse leçon de vie

Written By Unknown on Jumat, 10 Januari 2014 | 16.10

Laurent Dubreuil - Jeudi 9 janvier 2014 12 h 38

Je n'oublierai jamais cette sensation d'avoir été exclu de l'équipe canadienne

Je ne jouerai pas à l'autruche, ça me fait encore mal. Je me demande si cette souffrance va vraiment disparaître un jour. En tout cas, je n'oublierai jamais cette sensation, celle d'avoir été exclu de l'équipe canadienne qui participera aux Jeux olympiques d'hiver de 2014…

Je ne trouve même pas les mots pour vous expliquer ce que j'ai ressenti lorsque le couperet est tombé après mes derniers coups de patins à l'anneau de Calgary en janvier. La déception est si vive qu'elle me suit partout depuis.

Trop c'est trop. Même si la marge qui me sépare de Sotchi ne se résume qu'à 5 petits centièmes, j'ai été trop lent ce jour-là. Je connaissais la règle : il fallait que je me qualifie parmi les 4 meilleurs sprinteurs au pays pour réaliser mes ambitions. Mais me voilà coincé au 5e échelon à écouler en silence ma déception. Je vous assure que ce n'est pas plaisant de se contenter d'un prix de consolation…

Je ne voudrais surtout pas renier mes origines, mais si je n'étais pas Canadien, ma performance aux sélections olympiques m'enverrait tout droit à Sotchi. Aujourd'hui, je pourrais défendre les couleurs de n'importe quel pays au monde sauf celle de l'équipe néerlandaise dans laquelle je n'aurais pas ma place!

Il y aura peut-être 4 Canadiens dans le top 10 à Sotchi et je ne serai pas l'un de ceux-là. J'accepte le verdict. C'est la loi de mon sport que j'adore. Mais je dois composer avec cette réalité.

Au Canada, nous sommes une véritable puissance au sprint. Le grand champion Jeremy Wotherspoon, qui tentait un retour, a raté sa qualification par 6 centièmes, juste derrière moi. Je ne suis pas donc seul dans mon bateau à naviguer sur des eaux agitées.

S'il est normal de vivre ses émotions, il est toutefois souhaitable d'être capable de gérer ses réactions de manière convenable. Il n'est pas nécessaire de piquer une colère pour afficher sa déception. Même si je déteste perdre, il faut savoir tirer le maximum de ses échecs. C'est ce qu'on appelle une leçon de vie. En ce moment, j'ai la mienne…

Une bévue et des doutes

Après avoir piqué ma lame dans la glace dans le deuxième virage de la première course du 500 m, je savais que j'avais commis une erreur stupide. Je ne fais jamais ça à l'entraînement. Rendu à la ligne de départ de la deuxième et décisive course, je n'avais pas réussi à évacuer de mon esprit cette bévue. Je suis même devenu inquiet. J'étais pourtant encore au plus fort de la lutte à un centième de la 4e place!

Ça ne m'a pas aidé à offrir ma meilleure performance. Après avoir complété ce deuxième 500 m, je n'avais pas le sentiment d'avoir réussi à me qualifier. Si mon chrono devait tenir jusqu'au bout, c'est parce que quelqu'un aurait entendu mes prières. Mais, 4 des 6 patineurs encore en lice ont réalisé leur rêve à ma place, dont mon ami et partenaire d'entraînement de longue date, Muncef Ouardi.

Je tiens sincèrement à le féliciter. Muncef et moi ne sommes pas des rivaux. Nous avons plutôt travaillé ensemble pour devenir meilleurs. Nous aurions pu aller tous les deux à Sotchi. Finalement, Muncef, lui, y sera et je m'en réjouis, même si je n'ai pas mérité ma place là-bas.

Ces Jeux seront une réelle épreuve à vivre. J'anticipe une forte réaction de ma part, mais je ne vais pas me fermer les yeux ou me cacher en dessous de la table! Je suis peut-être à l'écart en 2014, mais je vise une participation aux Jeux de 2018 et 2022. En février, j'ai l'intention d'en profiter à distance et d'appuyer mes coéquipiers.

J'ai d'ailleurs été touché par les encouragements de mon entourage à Québec. Plusieurs personnes m'ont félicité d'avoir su conserver la bonne attitude dans la défaite. Je crois avoir réagi en homme. Je n'ai pas honte de ce que j'ai accompli.

Je me dirigerai dans les prochains jours vers le Japon où je participerai aux Championnats du monde. Je sais que certains bons patineurs, comme Muncef, ont préféré déclarer forfait afin de se préparer pour les Jeux. C'est compréhensible, j'aurais fait la même chose dans sa position.

Oui, aujourd'hui, je demeure triste. Mais j'irai au Japon pour chasser cette peine et me redonner un élan. Après tout, je m'en vais au Japon pratiquer mon sport favori. Et ce n'est quand même pas une compétition pour les clowns!

Je vous souhaite de bons Jeux à tous !

(Propos recueillis par Jean-François Poirier)


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