Jeudi 28 novembre 2013 16 h 30 HNE
À Sotchi, les athlètes olympiques seront tous confrontés à l'énorme pression de réussir.
Devant les télévisions du monde, à Sotchi, les athlètes olympiques seront tous confrontés à l'énorme pression de réussir.
Dans le troisième et dernier volet de sa série, Marie Malchelosse aborde le thème du stress. Pour l'athlète, les facteurs de stress peuvent aller des conditions météorologiques aux adversaires qu'il doit affronter, en passant par la pression de ne pas décevoir le pays. Dominer le stress devient une performance en soi.
À mes premiers Jeux olympiques à Vancouver, par exemple, je me rappelle de "shaker" sur ma ligne de départ, puis j'ai un 1 500 mètres à faire.
- Valérie Maltais, patinage de vitesse courte piste
Composer avec le stress, ce n'est pas simple. Le stress peut altérer les réactions du corps et la façon de voir les choses.
- Erin Mielzynski, ski alpin
Je veux comprendre un peu plus comment contrôler l'énergie négative créée par la pression, la préparation et la nervosité.
- Patrick Chan, patinage artistique
Arrivé au jour J, l'athlète olympique n'est plus en répétition. Après les milliers d'heures de souffrance à l'entraînement et de travail mental sur ses peurs, la magnitude des Jeux provoque maintenant... le stress.
Fabien Abejean, spécialiste de la préparation mentale, explique que le stress se manifeste de plusieurs façons.
« Cette personne-là a fait telle performance, cette personne-là est présente à ma compétition, mon entraîneur a telles attentes, le pays "via" l'entrevue que j'ai eue hier a telles attentes envers moi...
« Tout ça, c'est un ensemble d'éléments qui potentiellement peuvent être des distractions pernicieuses dans la mesure où elles vont empêcher l'athlète d'avoir l'attention portée vers les éléments qui vont lui permettre de performer », souligne Abejean.
Le Dr Patrick Gaudreau étudie quant à lui le lien entre la gestion du stress et la performance de haut niveau. Au fil de ses observations avec son équipe de recherche de l'Université d'Ottawa, il a fait un constat.
« L'athlète doit se préparer, contrôler, planifier pendant quatre ans du mieux qu'il peut. Le paradoxe, c'est que la journée de l'événement, il doit être capable de lâcher prise et de juste faire ce pour quoi il s'est entraîné », note Dr Gaudreau.
Quand je suis dans l'ère de départ, le stress n'existe plus. C'est à ce moment que tout se dissipe et qu'enfin, je peux juste m'élancer.
- Jesse Lumsden, bobsleigh
Mais moi, il y a tellement de choses qui se passent dans ma tête! Une descente de 45 secondes ou de 55 secondes comme à Sotchi, c'est long! Donc, j'ai travaillé sur ma capacité à garder un focus précis. Tu sais, on parle de la zone là.
- Caroline Calvé, surf des neiges
La zone est un état qui demeure encore mystérieux pour les scientifiques. On sait par contre que, dans la zone, le stress se trouve au niveau idéal pour l'athlète. Fabien Abejean traduit en mots ce que l'athlète ressent quand il est dans la zone.
« Alors que la vitesse de descente ou la vitesse de course est en temps réel, on a la capacité de lire de façon beaucoup plus claire tout ce qui se passe autour de nous, analyse Abejean. On a l'impression que tout est beaucoup plus lent. Donc, forcément, on est beaucoup plus performant puisqu'on a l'impression d'avoir le temps de prendre des décisions. »
« Le mouvement moteur a été automatisé pendant des milliers d'heures d'entraînement, renchérit le Dr Patrick Gaudreau. Tout se fait comme si c'était un pilote automatique et c'est comme ça que ça devrait être. »
L'énergie de la foule, je vais la prendre et je vais faire : OK, ils veulent me voir descendre comme une reine. Eh bien, je vais le faire!
- Chloé Dufour-Lapointe, ski acrobatique - bosses
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