Tel un boxeur, les Carabins de l'Université de Montréal ont été mis KO, dimanche dernier, sur le tapis du Rouge et Or. Un verdict sans appel de 30-11.
Un texte d'Antoine Deshaies
La bonne nouvelle pour eux, c'est qu'ils ont l'occasion dès samedi de se relever lors du match retour à leur bruyant domicile, là où ils forment une équipe encore plus redoutable.
Mardi, à la conférence de presse présentant les couleurs du troisième chandail de l'équipe, les joueurs étaient encore à court de réponses. La défaite a ébranlé.
« C'est impossible à digérer une défaite comme ça, confie le plus candidement du monde David Ménard. Mais il faut savoir retenir la leçon et s'en servir au prochain match. »
Le quart Alexandre décrivait tant bien que mal son état d'âme lors du retour en autobus. « Déçu, fâché, j'ai ressenti une panoplie d'émotions après la rencontre. »
Mais pas au point de faire des cauchemars en pensant à Arnaud Gascon-Nadon qui l'a pourtant rabattu trois fois derrière la ligne d'engagement.
« Non, je ne rêve pas beaucoup à Arnaud. Mais j'ai encore le match en tête, je pense à ce qui s'est passé. »
Les Carabins avaient pourtant sauté sur le terrain affamé. Les joueurs des deux équipes se sont fusillés du regard à leur ligne respective de 45. La testostérone au plafond. Confiants, peut-être même un peu trop.
« J'ose espérer que non, mais la réalité c'est que c'est peut-être, avoue David Ménard. Mais je pense que d'avoir perdu, ça va nous ramener un peu sur terre si on avait la tête enflée. »
L'entraîneur Danny Maciocia, qui a quitté Québec en colère, souhaite voir le meilleur visage de son équipe, samedi.
« J'espère qu'une équipe différente va se présenter. Si c'est le cas, au moins on va avoir une chance de gagner. Je sais qu'on peut être plus compétitif. »
Pour espérer reprendre le premier rang au classement et l'avantage du terrain en matchs éliminatoires, les Carabins doivent l'emporter par 20 points. Énorme commande.
Danny Maciocia se limite à parler de victoire. Un discours partagé par les joueurs du Rouge et Or qui préfèrent marquer des points, plutôt que de les calculer.
« On s'en va pas là pour perdre par moins de 19 points, là! s'exclame le receveur de passes Guillaume Rioux. On s'en va à Montréal pour gagner une game. »
Guerre de tranchées, round deux
Dimanche, la traditionnelle guerre de tranchées a été remportée haut la main par les joueurs du Rouge et Or. Pour avoir une chance de gagner le match, les Carabins devront s'imposer sur la ligne de mêlée, là où ils ont été largement dominés.
Arnaud Gascon-Nadon et ses équipiers ont étourdi la ligne offensive montréalaise. Le jeu de passes et le jeu au sol des Carabins en ont souffert.
« On a des bons joueurs partout sur le terrain, confie Arnaud Gascon-Nadon. Nos adversaires doivent avoir des yeux partout, il faut qu'ils mettent leurs mains partout pour nous bloquer. »
À l'inverse, la ligne offensive du Rouge et Or a offert une protection plus que confortable à Tristan Grenon, victime d'un seul sac du quart contre la défense des Carabins, intimidante jusque-là cette saison.
Différents à la maison
Les Carabins n'ont pas une série de victoires à la maison aussi impressionnante que celle du Rouge et Or qui a gagné un 54e match de suite à domicile. Reste que le repère des bleus est inhospitalier à la visite, surtout celle vêtue de blanc et rouge.
Les Carabins ont d'ailleurs eu le dessus sur le Rouge et Or l'an dernier et en 2009.
« Quand on regarde du vidéo des Carabins à la maison contre les autres équipes, on se rend compte qu'ils n'ont pas la même attitude que contre nous à la maison, explique Arnaud Gascon-Nadon. Ils montrent vraiment leurs vraies couleurs contre nous. Le Rouge et Or, c'est leur gros défi, c'est la tête qu'ils veulent couper chaque année. »
Il y a l'intensité des joueurs et celle de la foule. Même si le Cepsum peut accueillir trois fois moins de spectateurs que le Stade Telus à Québec, le bruit est tout aussi sinon plus dérangeant en raison de la configuration et du toit du stade.
« Pendant le match, on ne pourra pas communiquer entre nous une fois placés sur la ligne de mêlée, explique Guillaume Rioux. On devra donc utiliser une cadence silencieuse. »
Et qui sait, peut-être l'attaque lavalloise parviendra à faire taire la foule avec une avalanche de points.
Le match sera présenté à Radio-Canada samedi dès 13h (HAE).
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