Le patron du Tour de France croit qu'il faut punir non seulement l'athlète, mais aussi son entourage. Mais que dire des organisateurs de courses qui en demandent toujours plus aux athlètes?
À la suite de la décision de l'Union cycliste internationale d'entériner les conclusions du rapport de l'Agence américaine antidopage (USADA), Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, a vite rayé Armstrong du cercle des vainqueurs du Tour, en précisant qu'un athlète n'est jamais seul coupable.
« Ce n'est pas le coureur seul, il faut regarder l'entourage et punir aussi l'entourage, précise Prudhomme. Il faut que les condamnations aillent au-delà des condamnations pour le champion. Dans le rapport de l'USADA, il y a une double mise en cause : la mise en cause d'un système et la mise en cause d'une époque », a-t-il rappelé.
Mais dans la mise en cause du système, il faut, selon l'homme d'affaires québécois et ex-cycliste Louis Garneau, inclure les organisateurs des grandes épreuves, qui présentent des parcours toujours plus difficiles, plus spectaculaires.
« On a plein de questions à se poser, a déclaré Louis Garneau lundi à RDI. Est-ce que le Tour de France est trop dur? Est-ce que 21 jours de courses, à faire 6 heures, 7 heures, est-ce que c'est humain? Est-ce que quelqu'un à l'eau claire peut faire ça?
« Est-ce que quelqu'un peut faire 180 jours de course par année? Je pense qu'il faut revoir le système au complet pour que les athlètes aient plus de repos, que les épreuves soient peut-être un peu moins longues », a-t-il ajouté.
On verra bien si le patron du Tour de France, Christian Prudhomme, a appris de cette leçon, lui qui présentera mercredi le parcours de la 100e édition du Tour, qui sera disputée en 2013. Sera-t-elle à taille plus humaine pour les athlètes ?
Mais Louis Garneau ne veut pas pour autant atténuer les torts du cycliste américain.
« Cet homme a volé des titres à d'autres coureurs honnêtes, reconnaît l'ancien cycliste québécois. Que ce soit aux Championnats du monde, dans les classiques ou au Tour de France. C'est sûr que l'implication de sa tricherie a touché plein de monde, affirme Garneau.
« Aujourd'hui, des cyclistes retraités disent : j'aurais peut-être gagné. Et vous savez, Lance Armstrong devait être et est un homme extrêmement brillant. Mais d'une brillance malveillante qui est penchée vers le mal. »
Et selon l'USADA, cet homme brillant a mis au point un programme de dopage non moins brillant qui a déjoué les systèmes de détection pendant des années. À plusieurs reprises, des soupçons ont surgi. Sans que rien ne soit fait.
La décision de l'UCI d'entériner les conclusions de l'USADA, plusieurs l'espéraient, mais elle ne devrait étonner personne.
« L'UCI ne devrait pas avoir appris quoi que ce soit dans le rapport de l'USADA, a réagi Christiane Ayotte, directrice du laboratoire contre le dopage de l'Institut national de la recherche scientifique, à RDI. Ce sont des choses qu'on savait. La différence, c'est qu'il y en a 10 qui sont venus le dire.
« Mais ce sont des choses qui avaient été dites. Il n'y a rien d'étonnant avec tous les contrôles suspects qu'Armstrong avait eus en plus. »
C'est pourquoi Christiane Ayotte n'a pas aimé la façon dont l'UCI a joué la carte de la vierge offensée, lundi.
« Il y avait comme un spin off positif ce matin qui n'était pas très réussi », a-t-elle affirmé sans détour.
Ne pas fermer la porte
En fait, tout au long des années, l'UCI n'a pas voulu aller au bout de son effort, selon la scientifique canadienne.
« L'UCI a fait de très bonnes choses, ils ont commencé les passeports sanguins. Mais il y a eu un aveuglement. Pour l'UCI, Lance Armstrong et Tyler Hamilton, c'était la porte ouverte au marché américain. Cette compagnie vend un cirque, un spectacle. C'est difficile de mordre la main qui est responsable du renouveau. »
Et Christiane Ayotte a suffisamment d'expérience pour savoir que le contenu du rapport de l'USADA, on le doit d'abord et avant tout à une enquête. La lutte antidopage n'a pas donc réussi à enrayer le dopage.
« Il ne faudrait pas faire l'autruche, lance-t-elle, s'imaginer qu'Armstrong était le grand vilain loup, que tous les autres cyclistes qui étaient dopés l'ont fait à cause de sa mauvaise influence, ou parce qu'ils n'avaient pas le choix à l'époque. Et que maintenant, c'est beaucoup clair.
« Ce ne sont pas des tests antidopage qui ont levé le voile les pratiques de Lance Armstrong, mais une enquête, des divulgations et des témoignages. Je peux vous dire que les nouveaux, les jeunes cyclistes voudraient peut-être bien ne pas se doper, mais il y en a de la dope dans le cyclisme, dont ce n'est pas suffisant. »
Pour Christiane Ayotte, il faut être encore plus vigilant, lutter contre les nouvelles formes de dopage, et ne pas croire que le mal est forcément ailleurs.
« Les tests sont rigoureux, mais malheureusement prévisibles et déjouables, affirme-t-elle, citant un extrait du livre de Tyler Hamilton. Et il y a un grave problème, c'est qu'on ne peut pas encore détecter les transfusions sanguines, et il va falloir qu'on trouve une façon de régler ce problème-là qui est prévalant.
« Enfin, chez nous, au Québec et au Canada, le cycliste a probablement développé une vilaine sous-culture de dopage, et il faut aller voir que ça ne se produit pas encore », a-t-elle conclu sous forme d'avertissement.
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